Mylène Grenier – Mylmo

Bloum, c’est l’atelier d’écriture de Florence Servan Schreiber. Sa promesse ? Écrire pour s’épanouir et kiffer.

Durant près de trois mois, j’ai réalisé divers exercices de prose, édité mes textes à destination de la communauté, lu ceux des autres membres, commenté certaines publications et participé aux séances collectives organisées par visioconférence. Terminé fin 2022, il est temps d’en faire le bilan.

Les constats

J’ai observé qu’aucun homme n’est venu se frotter à l’écriture visant l’épanouissement personnel. Lors de la première séance, un sympathique quinquagénaire avait signalé sa présence en précisant que l’atelier était un cadeau de sa femme. Durant la deuxième soirée, l’animatrice nous informait de son départ du groupe. L’idée de coucher ses pensées sur le papier pour améliorer son bien-être ne correspondait pas à ses attentes. À quand la parité dans le développement personnel ?

Autre remarque : toutes les participantes étaient loin d’être à l’aise avec la plateforme soit par soucis techniques (problème de connexion par exemple), soit par refus appuyé d’utiliser les nouvelles technologies. J’avoue que sur ce dernier point, je continue à m’en étonner puisque la prestation est vendue pour être assurée en ligne, donc avec le recours aux applications d’Internet.

Mais le constat le plus marquant est le fait que je n’ai rien appris. Il faut dire que l’atelier ne promettait nullement d’être un cours sur l’épanouissement ou la psychologie positive. Pour autant, je pensais bénéficier d’apports théoriques plus conséquents sur le bien-être lié à l’écriture. Certes, il y a eu des renvois aux expériences menées en laboratoire, mais finalement rien de plus que ce qui figure déjà dans le livre de Florence Servan-Schreiber. Quant aux textes produits, aucun retour n’a été suggéré en dehors de celui des participantes. Il s’agissait de commentaires polis à enjoués et non des recommandations d’approfondissement ou de correction. Or, pour ma part, un atelier sert aussi à améliorer sa rédaction. Donc je le répète, je n’ai rien appris.

Le point sur lequel je peux travailler

Surprise de découvrir l’absence de regards extérieurs sur les textes produits au profit d’une simple invitation à la lecture, j’aurais pu en discuter avec l’animatrice et mes comparses d’atelier. Si je suis toujours respectueuse des règles et du cadre proposé, ceux-ci peuvent être débattus. En mentionnant ma frustration quant au non-travail des écrits, j’aurais peut-être rencontré d’autres personnes ayant la même attente. Nous aurions pu former un groupe afin d’échanger aussi sur les techniques rédactionnelles. O-S-E-R, voici donc un sujet à approfondir !

Est-ce que je conseille l’atelier ?

J’ai aimé jouer avec les mots. Les exercices proposés étant variés, la communauté plus que bienveillante et les séances collectives fort bien menées par l’animatrice, je suis capable de tirer un avis positif de cette expérience. Elle était distrayante, sympathique, ludique et a confirmé l’idée que je peux assister sans rougir à un atelier d’écriture.

Bloum n’est pas un parcours qui va changer les participants, mais c’est l’assurance de passer un bon moment et de se laisser parfois surprendre par certaines consignes. Le prix est cohérent par rapport à l’investissement tant demandé aux adhérents qu’accordé par l’organisatrice.

Alors, oui, je conseille l’atelier si vous ne connaissez rien à l’association écriture/bien-être. Ce peut aussi être une excellente première fois pour ceux n’ayant encore jamais contribué à un atelier d’écriture (n’est-ce pas messieurs !).

Et après ?

L’étude du livre de Florence Servan-Schreiber ainsi que mon implication dans l’atelier m’ont amenée à m’intéresser aux travaux de James Pennebaker. L’analyse de l’un de ses rares ouvrages traduits sur l’écriture expressive est d’ailleurs au programme de mon défi lecture d’avril !