#févrierécrit : L’envers de l’assiette

J’ai longtemps été en conflit avec la nourriture. Préadolescente, alors que j’effectuais un stage d’été à l’Opéra de Monaco, un professeur m’avait fait remarquer que la grosseur de mes fesses empêchait l’amplitude de certains mouvements. Vous imaginez la suite. J’ai commencé à contrôler mon alimentation.

Si je ne suis pas tombée dans l’anorexie (j’ai arrêté la danse à quatorze ans), je me suis toujours questionnée sur ce qui se trouvait dans mon assiette. Élevée par un homme traquant le gras, le sel, le sucre et pour qui la cuisine n’était qu’alimentaire, j’aurais pu développer un rapport uniquement calculateur à la nourriture. Mais j’ai également été éduquée par des femmes originaires du nord pour qui le goût et la gourmandise devaient être honorés. C’est donc tiraillée entre raison et lâcher-prise culinaire que j’ai construit ma relation au contenu de mes assiettes. Après l’obtention de mon bac, je suis arrivée dans la capitale de la gastronomie où j’ai fait la connaissance de la cuisine lyonnaise. Un autre ballotement s’est instauré fait de dégoût (comment peut-on aimer les grattons ?) et d’appétit : un bon saucisson à cuire ou des quenelles bien gonflées me régalent.

Après deux années de perdition dans les affres de la bonne bouffe, la raison est revenue me prendre par la main pour chercher à répondre à une problématique majeure pour moi. Comment se faire plaisir gustativement sans pour autant flinguer son organisme ? Parce que non, désolés chers lyonnais, la cuisine au beurre et à la crème, ce n’est pas bon pour la santé.

Durant des années, j’ai pensé trouver la réponse dans les livres de cuisine, les blogs de diététiciens, les comptes de nutritionnistes et de grands cuisiniers. Je me suis intéressée aux plats tropicaux, végétariens, régionaux et tutti quanti. Et puis mon refus des aberrations (non, cuisiner des aubergines en décembre, ce n’est pas normal) est venu modifier le contenu de mon caddie. Ne cherchez pas d’aliments hors saison ou de produits trop exotiques dans mes placards. En dehors de quelques exceptions, j’ai développé au fil des années un penchant locavore-bio.

Par ailleurs, mon porte-monnaie ne me permet pas toujours de privilégier des ingrédients de grande qualité, mais cela fait des décennies que le « pas cher » n’est plus dans la liste de courses. Mon objectif pour les cinq années à venir est de franchir le pas de l’alimentation brute à 80 %, car j’estime consommer encore trop de produits transformés.

Vous le constatez, mon rapport à la nourriture est loin d’être apaisé. C’est une question centrale dans ma vie et je me suis fait des nœuds au cerveau pour déterminer quelle source d’inspiration j’allais bien pouvoir vous proposer aujourd’hui pour #févrierécrit. Il y en a tellement et elles sont si changeantes que j’ai opté pour l’une des dernières ayant fait son apparition dans mon catalogue de contenu culinaire suivi. Il s’agit d’un podcast présenté par Alexia Duchêne et produit par le média Brut. Tous deux se sont associés pour enquêter sur l’histoire et les dessous de certains aliments ou produits familiers de nos cuisines. C’est instructif, intelligent et permet une vraie réflexion sur ce que l’on achète pour se nourrir. Depuis que j’écoute L’envers de l’assiette, je choisis ma mozzarella ou mon chocolat en ayant davantage conscience de ce que je consomme. Et ça, pour moi, c’est important !

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s