Depuis le début de #févrierécrit, je n’ai de cesse de vous présenter mes sources d’inspiration positive. Ce sont des exemples que je suis ou qui m’offrent des pistes d’exploration pour avancer et continuer à me développer. Or aujourd’hui, j’aimerais partager une phrase qui m’a fait réagir et pas dans l’idée de me donner de l’élan. La voici.
« J’écris parce que je lis » de Claudine Londre
Cette affirmation, je l’ai entendue dans le podcast « Assez parlé ». Durant une trentaine de minutes, Lauren Malka réalise l’interview d’un intervenant et/un participant des ateliers de l’école Les Mots. J’écoute régulièrement ce podcast qui s’interroge sur l’envers du décor des écrivains et dont chaque épisode se termine par une proposition d’écriture.
Ce qui me dérange avec le propos de Claudine Londre, c’est qu’elle peut sonner comme une obligation. Elle sous-entend que si l’on n’est pas un ogre de littérature, on ne peut pas prendre un stylo ou un clavier. C’est un peu la même chose avec les programmes de français au lycée qui demandent d’enseigner des classiques à des adolescents qui n’en ont majoritairement rien à faire. À vouloir « faire lire » de grands auteurs, ne crée-t-on pas des complexés de l’écriture ? Parce qu’avant de rivaliser avec Victor Hugo ou Eric-Emmanuel Schmitt, il va falloir en noircir des feuilles ! Face aux mauvais commentaires sur les copies, aux textes étudiés incompréhensibles pour la plupart des élèves, ceux-ci ne s’autorisent plus à jouer avec les mots à l’écrit. La rédaction est associée à des devoirs donc, par définition, à quelque chose d’obligatoire qui n’a rien à voir avec l’idée d’exprimer ses pensées à l’aide des mots.
Pour ma part, j’estime que l’écriture peut plus facilement mener à la lecture que l’inverse. En laissant libre cours à notre expression, nous ne bridons pas notre créativité. Ce n’est que dans un deuxième temps, lorsque le propos est juste et clairement énoncé que l’on peut travailler la forme d’un texte. Pour jouer avec la syntaxe, le lexique et l’utilisation de procédés stylistiques, on va alors s’intéresser aux techniques rédactionnelles de grands auteurs. En les lisant, on pourra enrichir son vocabulaire et la musicalité des phrases. La démarche étant volontaire et la lecture bonifiant l’écriture, donc l’expression, l’effet boule de neige est assuré. Si nous arrêtions de placer la littérature sur un Piédestal, peut-être qu’il y aurait moins de complexés du stylo dans les formations et ateliers que j’anime !
Par ailleurs, il y a tellement d’autres raisons d’écrire que celle liée à la lecture et la littérature. Écrire pour mettre de l’ordre dans ses pensées. Écrire pour prendre de la distance par rapport à un événement ou un ressenti. Écrire pour créer un souvenir. Écrire pour jouer avec les mots. Écrire pour déclarer, argumenter, décrire, expliquer, synthétiser, etc.
Et vous, pourquoi écrivez-vous ?