#févrierécrit : l’hypnose

2014, tous les participants s’installent dans les sièges inconfortables d’une salle de réunion. Je viens me former à la PNL (Programmation Neuro-Linguistique) parce que je constate que les difficultés des stagiaires face à l’écrit sont souvent empêtrées dans des tonnes d’émotions. Alors les règles de grammaire, c’est bien beau, mais quand le problème provient d’un manque de confiance ou des souvenirs traumatisants d’un cours de français, la technique, on s’en tape !

Autour de moi, le public est très hétéroclite. Certains sont totalement perchés, d’autres davantage ancrés dans la réalité comme cet infirmier qui veut utiliser les mots pour rassurer ses patients. Nous constituons un groupe pour les quatre prochaines journées, l’occasion d’entamer de nombreuses discussions. Curieuse de nature et notamment des autres, je découvre des schémas de pensées très différents du mien. Paula est persuadée qu’un ange est posé sur son épaule gauche. Christian ne jure que par le dialogue avec les morts et notre formateur sourit en me voyant souvent déstabilisée par tous ces témoignages.

Il faut dire qu’à cette époque, je cherche à minimiser mon imagination débordante au profit de la logique. Cela me parait bien plus professionnel ! Alors même si j’ai parfaitement intégré l’idée que « la carte n’est pas le territoire », cela reste très intellectuel pour moi. L’intervenant s’en aperçoit et décide de me démontrer que la raison n’est qu’une partie de notre fonctionnement intérieur. Plutôt que de passer par un long discours, il privilégie l’action.

Sous prétexte de faire une expérience de groupe, il nous propose de fixer nos mains, paumes vers le plafond et placées à hauteur de ventre dans le vide. Trois ou quatre phrases plus tard, les yeux grands ouverts sur mes p’tites mimines, j’ai l’impression ou plutôt la certitude de les laver avec un savon tout rose légèrement bombé. Je suis toujours assise dans une salle de formation. Il n’y a pas de robinet au-dessus de mes mains qui, pourtant, bougent comme elles le feraient sur un lavabo. Je sens la température de l’eau que Fred, notre formateur, s’amuse à faire varier pour intensifier l’expérience. Et l’odeur ! Le savon invisible qui mousse dégage des effluves qui viennent chatouiller mes narines.

Fred m’a fait vivre ma première étude d’un état modifié de conscience. Il a agrandi la carte de mon territoire de connaissances en y ajoutant une réalité nouvelle. Durant quelques minutes, j’ai laissé de côté ma rationalité et découvert tout un champ d’éventualités pour travailler avec les stagiaires. Si, avec quelques mots, il est possible de tromper l’esprit d’une personne pour l’amener à croire, dur comme fer, qu’elle est en train de se laver les mains au beau milieu d’une salle de formation ; c’est que l’on peut inciter ce même esprit à être gonflé de confiance au moment d’écrire un texte.

C’est ainsi que j’ai découvert l’hypnose à laquelle je me formerai en plus de la PNL. En étudiant le sujet, je me suis intéressée au travail de Kevin Finel. Directeur de l’un des plus importants centres de formation français en hypnose, c’est un expert en la matière. Sa démarche est celle qui me convient le plus. Loin de l’hypnose de spectacle que je trouve souvent irrespectueuse, elle est également rationalisée dans le sens où elle ne promet pas la guérison comme certaines approches d’hypnose thérapeutique.

Kevin Finel propose une hypnose visant davantage la connaissance de soi, comme une sorte d’outil pédagogique pour saisir comment notre esprit fonctionne et, de fait, comment on peut agir sur nos mécaniques de pensées. Personnellement, c’est cette approche qui m’intéresse et m’aide en formation. Faire faire la poule aux stagiaires n’a pas grand intérêt. En revanche, les amener à comprendre comment s’organisent leurs pensées, ce qu’elles déclenchent et en quoi cela sert ou dessert leur objectif d’apprentissage, ça, ça me passionne !

Cet article est proposé dans le cadre du défi d’écriture #févrierécrit

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